- recueillement
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recueillement [ r(ə)kɶjmɑ̃ ] n. m.• 1660; de recueillir1 ♦ Action, fait de concentrer sa pensée sur la vie spirituelle, en un détachement de toute préoccupation terrestre. ⇒ contemplation, méditation, récollection; oraison. « Quand le Créateur parle, il faut que la créature [...] se taise par un grand recueillement » (Bossuet). Prier avec recueillement. Un air de recueillement. ⇒ componction.2 ♦ État de l'esprit qui s'isole du monde extérieur pour se concentrer sur la vie intérieure. ⇒ concentration. Écouter avec recueillement. « L'imagination et le recueillement sont deux maladies dont personne n'a pitié » (Vigny).3 ♦ Fam. Respect quasi religieux. « Lorsqu'on apporta la tourte, [...] il y eut un recueillement » (Zola).⊗ CONTR. Dissipation, divertissement.
● recueillement nom masculin Fait de se recueillir, de s'abstraire du monde extérieur pour se replier sur la vie intérieure. ● recueillement (citations) nom masculin Alfred, comte de Vigny Loches 1797-Paris 1863 […] L'imagination et le recueillement sont deux maladies dont personne n'a pitié. Chatterton, I, 5, le Quaker ● recueillement (synonymes) nom masculin Fait de se recueillir, de s'abstraire du monde extérieur pour...Synonymes :- méditationContraires :recueillementn. m. Fait de se recueillir; état d'esprit d'une personne recueillie.⇒RECUEILLEMENT, subst. masc.A. — 1. [Corresp. à recueillir II A 1] Action de se recueillir; plus usuel, p. méton., état d'une personne recueillie ou façon dont une personne se recueille. Synon. méditation; anton. agitation, dissipation. Geste de recueillement; expression de recueillement; avoir besoin de recueillement; inspirer du, inviter au, porter au recueillement; écouter avec recueillement. Ces moments où les mains s'égarent, tous ces recueillements attendris, tous ces bonheurs à perte d'haleine, l'obsédèrent à nouveau (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 113).2. Fam., p. plaisant. Respect, silence quasi religieux. Avec recueillement (synon. religieusement); boire avec recueillement. Lorsqu'on apporta la tourte, large comme une roue de charrue, il y eut un recueillement (ZOLA, Terre, 1887, p. 191).B. — [Corresp. à recueillir II A 2] Action de se recueillir; p. méton., état d'une personne recueillie. Grand, profond recueillement; attitude de recueillement. La retraite de Pâques. Je fus très frappé de cette solennité, du recueillement des enfants, de l'air pénétré des catéchistes (DUPANLOUP, Journal, 1851-76, p. 39):• ... la pureté des êtres se mesure au degré d'attraction qui les porte vers le Centre divin (...). Elle s'entretient, nous dit l'expérience chrétienne, par le recueillement, la prière mentale, la pureté de conscience, la pureté d'intention, les sacrements...TEILHARD DE CH., Milieu divin, 1955, p. 166.— [P. méton. du compl.] Un enterrement juif. (...) Gravité, recueillement des litanies funèbres, psalmodiées à demi-voix (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 153).C. — [Corresp. à recueillir II B] Aspect recueilli de quelque chose. J'aimais le recueillement et l'ombre de ces petites églises de campagne où le peuple se rassemble et s'agenouille (LAMART., Confid., 1849, p. 356).— [En parlant notamment d'un élément de la nature] Le recueillement de la nuit, d'un paysage. À notre lassitude d'avoir tant joui du grand air, le recueillement et la paix de la campagne brune, qui commençait à s'endormir, offrait le refuge du soir (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 67).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1660 « action de se concentrer en soi ou dans les pensées religieuses » (BOSSUET, Sermon sur le culte dû à Dieu ds ROB., s.v. adoration). Dér. de recueillir; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér.:742. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 941, b) 1 428; XXe s.: a) 1 173, b) 880.recueillement [ʀ(ə)kœjmɑ̃] n. m.❖———1 Action de concentrer ses pensées et ses sentiments sur un objet ou un événement de la vie spirituelle, par un détachement de toute préoccupation terrestre; résultat de cette action. ⇒ Contemplation, méditation, récollection (→ Enténébrer, cit. 1; 1. geste, cit. 11; plénitude, cit. 4; prier, cit. 1). || Un air de recueillement. ⇒ Componction.1 (…) il faut un silence et une récollection parfaite, pour entendre intérieurement la voix de Dieu. Quand le Créateur parle, il faut que la créature cesse de parler, et qu'elle se taise par un grand recueillement. L'Esprit de Dieu, qui ne se plaît à demeurer que dans un cœur paisible et tranquille, ne vient jamais dans une âme toujours agitée (…) il n'habite point aussi dans une âme dissipée, distraite (…)Bossuet, Sermons, IIe exhortation aux Ursulines de Meaux.2 Il vit une petite, agenouillée dans la chapelle de la sainte Vierge, et qui, tournant le dos, cachait sa figure dans ses mains pour prier avec recueillement.G. Sand, la Petite Fadette, XXII.2 État de l'esprit qui s'isole du monde extérieur pour se concentrer sur la vie intérieure, pour se replier sur soi. ⇒ Concentration, réflexion (→ Enrouler, cit. 3). || Silence et recueillement (→ Harangue, cit. 4). || Écouter (cit. 8) avec recueillement. — Littér. || Les Recueillements poétiques, poèmes de Lamartine (1839).3 Une âme contemplative est à charge à tous les désœuvrés remuants qui couvrent la terre : l'imagination et le recueillement sont deux maladies dont personne n'a pitié.A. de Vigny, Chatterton, I, 5.4 (…) l'isolement un peu hautain où il (Saint-Just) se complaît semble, à cette date, du recueillement plus que de l'orgueil.Jaurès, Hist. socialiste…, t. VI, p. 163.♦ Par métaphore :5 Une sonorité extrême dans l'air, surtout le soir et la nuit. Le chant d'un roitelet de muraille se prolongeait à l'infini dans des allées muettes et vides, sans obstacles au son, imbibées d'air humide et pénétrées de silence. Le recueillement qui descendait alors sur les Trembles était inexprimable (…)E. Fromentin, Dominique, III.3 (1887). Fam. Respect quasi religieux. || Manger un bon plat avec recueillement (→ aussi Godiveau, cit.).———II (1762). Vx. Le fait de recueillir, de rassembler des choses éparpillées.❖CONTR. Dissipation, divertissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.
